Un fantôme

Un fantôme

Je fermais les yeux pour mieux les ouvrir
Elle était toujours là, surgie de nulle part
Dans l’embrasure de la porte, elle s’immobilisa
Je n’osais bouger de peur de m’évanouir

Comme un fantôme, je voyais sa silhouette
J’étais plongée dans la plus sombre des nuits
Ce n’était pas réel, et pourtant j’ai frémi
Quand un vent glacial enveloppa tout mon être

Je connais cette image, en main je l’ai tenue
Une photo vieillotte aux tons virant au gris
Trouvée entre les pages d’un manuscrit
Dont j’ai dévoré sans répit tout le contenu

Elle est là, elle ne dit rien, je ne bouge plus
Sait-elle que grâce à un cahier vieillot
Je connais tout de sa vie, de ses joies, de ses maux
Elle est pour moi une inconnue connue

Doucement l’image se dissipe dans le noir
Il n’y a plus que cette odeur de lilas
Qui doucement se disperse et s’en va
Comme on ferme les pages d’un grimoire


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