Pèlerine

Pèlerine

Allongée pour une pause
Mon bagage, là, je pose
Mes pensées qui s’envolent
Portées par les bras d’Éole

Le trajet me semblait long
La fatigue en pression
Je pose mon corps alangui
Au pied du moulin dans un taillis

Au loin, un oiseau passe
De marcher, je suis lasse
Yeux fixés sur son envol
Comme lui, je voudrais être frivole

Peu à peu, paupières lourdes
À tout bruit, je deviens sourde
Le sommeil a raison de moi
Morphée m’enlève dans ses bras

Les ailes du moulin sont nues
Immobiles sans tenue
Me content mille merveilles
Pendant que je sommeille

Du blé germé, au pain rassis
Hommes, femmes, animaux compris
Nourriture terrestre ou spirituelle
Le moulin remplit toute écuelle

Le vent ne fait plus tourner
Les ailes du moulin abandonné
Remplacées par des machines
Devant le présent, elles s’inclinent

Est encore long, mon chemin
Mon but n’est pas atteint
Je reprends ma route solitaire
De pèlerine et de prière

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