Faits divers

Faits divers

C’est un quartier des plus pénards
Chacun salue l’autre en se croisant
On discute chaque matin chaque soir
Mais que se passe-t-il dans les maisons ?

Une gamine devient adolescente
À les yeux tristes cachés sous son sourire
C’est l’âge où la vie se veut insouciante
Cacherait-elle une plaie qui la fait souffrir ?

La vie tranquille un jour de Novembre
S’étiole aux dires d’un de ses voisins
Il pointe du doigt la fenêtre d’une chambre
Ameutant le quartier qui n’y voyait rien

Le silence se fit dans la foule aux aguets
Mais aucun bruit, pas même une mouche
On se dispersa traitant le voisin de cinglé
Il en était sûr, s’y passaient des chose louches

La vie reprit son train-train quotidien
Les allées et venues des habitants
C’était un quartier des plus sereins
Mais l’adolescente pleurait très souvent

Attristé de ne pouvoir lui porter secours
Décide de devenir plus attentif
De la fenêtre ouverte, comme l’autre jour
Il entend soudain des petits cris plaintifs

Sur la pointe des pieds pour ne faire de bruit
Il tend bien l’oreille et pétrifié il entend
La jeune fille en pleurs dans un sanglot qui dit
Non papa, pas ça, pense à maman...

Il hurle comme un fou, à l’aide venez vite
Il y a quelque chose qui se passe par ici
Les voisins accourent et le père en slip
S’approche de la porte d’où l’adolescente s’enfuit

À moitié dévêtue les vêtements déchirés
Elle court se cacher dans l’abri du jardin
Les policiers arrivent pour constater
Le viol d’une fillette et la délivrent enfin

Le temps ne pansera jamais ses blessures
Quelque chose s’est brisé en son intérieur
Elle fera semblant, masquera son allure
Sourira parfois en pleurant dans son coeur

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