On m’appelle ’’Le clochard’’

On m’appelle ’’Le clochard’’

Je ne me souviens plus comment j’en suis arrivé là
Toutes les choses de la rue, sont mon univers à moi

Quand vient le temps des rêves, j’ai peur de m’endormir
Peur que ma vie ne s’achève, sans pouvoir le lui dire

Le tourment qui me dévore, je voudrais l’affronter
Ai-je raison ou bien tort, d’avouer ma vérité

Si la rue est mon domaine, je m’y trouve contre mon gré
Poussé par toute la haine de celle que j’avais aimé

Quand mes larmes apparaissent, je me noie dans la solitude
Aucun de mes souvenirs ne laisse des traces de béatitude

On m’appelle le clochard, mes vêtements sont des guenilles
Ce n’est pas un hasard si j’ai peur de voir ma fille

Depuis tant d’années que ma vie est un calvaire
D’elle, j’ai été éloigné, accusé d’être un mauvais père

Trop de travail m’accaparait, mon couple en discorde
Un autre m’a remplacé, vivre à trois ça fait désordre

Dans un tribunal un jour, j’ai appris tant sur moi
Ma tête comme un tambour, par ce que j’entendais là

La femme que j’aimais alors, me reprochait tant et plus
C’est moi qui avais tous les torts, je cumulais les malus

Muet dans ma souffrance, je n’ai su la contredire
Je voulais juste l’espérance de voir, ma fille, grandir

Quand le jugement fut rendu, je devais tout leur laisser
J’étais fou, j’étais foutu, mon présent sans intérêt

On m’appelle, le clochard, je vis juste pour vivre
Les belles images sont si rares, je ne sais plus les écrire

Demain quelque part, on trouvera sous un porche
Un homme mort par hasard abandonné par ses proches

Je prie pour que dieu un jour veille que ma fille sache alors
Qu’elle est depuis toujours, la plus belle chose en mon coeur

*
77