Avri - mai - juin

Tout parait bien, le temps est un peu gris
Le soir vient, une chaleur m'envahit
Des sueurs froides, mon corps frémit
L'imagination s'évade en terrain ennemi

Une fatigue anormale, ma poitrine se serre
Mon cœur s'emballe mon souffle s’accélère
J'ai comme le vertige mon corps qui défaille
Le moral se brise mon bon sens déraille

Mes lèvres, ma langue, ma gorge se dessèchent
La salive manque ma bouche est rêche
J'ai beau saliver les glandes ne répondent pas
Je me sens désarmée face à mon état

Je cherche mon souffle, j'insiste à grands coups
Je sens que j'étouffe je ne tiens pas debout
De toute mon ardeur j'inspire et j'expire
Combien d'heures je ne saurais le dire

La fatigue m’abrutit Morphée me titille
Le long de la nuit mon cerveau vacille
Si la mort s'invite je ne peux la repousser
J'attends la suite, je me laisse emporter

Le réveil nonchalant l'énergie envolée
Pour le moment je ne peux me lever
Je suis abrutie le brouillard m'entoure
Et dans mon lit j'attends de meilleurs jours

Nandy le 04 avril 2020

Occuper le temps à tuer le temps lol

Je pense qu'il faut, laisser l'imaginaire s'aventurer en diverses ouvertures, afin d'adoucir l'orage qui gronde au-dessus de chacun de nous, que l'on soit riche ou pauvre, tous dans la même galère, RESTONS CHEZ NOUS...
Ha la poésie, un refuge qui allège mon confinement à moi, lisons, écrivons, peignons, graphitons, photographions, on peut beaucoup faire, tout en restant chez mous,  ce sera du temps à penser à autre chose.

Restons chez nous

Laissons l'imaginaire user de son ardeur
Sortir de l'ordinaire faisant face à l'intrus
S'aventurer en vers, qu'ils soient tendres ou drus
Redonner des repères aux conflits du cœur

D'aventure en aventure faisons glisser la plume
Brisant l'armure que le confinement propose
Par écrit faire la cour lorsque la rime ose
Dessinant un rai sur l'espoir qui s'allume

Que l'on soit pauvre ou riche il nous prend pour cible
Savants ou bien godiches tous à la même enseigne
Met notre moral en friche s'accroche comme une teigne
L’envahisseur s'en fiche car il se croit invincible

Mais sait il que nous sommes unis dans la même angoisse
Ce n'est pas pour des pommes que des personnes dignes
Ces femmes et ces hommes se trouvant en première ligne
Travaillent pour que le monde arrive à lui faire face

Nandy le 12 avril 2020

Je suis infirmière

Après avoir passé une longue journée en salle de réanimation
Le cœur lourd, le moral à zéro je rentre épuisée à la maison
Au quatrième sans ascenseur, au bout de bras des provisions
Pour nourrir ma famille confinée, mon mari mes trois enfants

Devant ma porte, je reprends mon courage encore une fois
Au plus profond de mon cœur je cherche à cacher mon désarroi
Ne pas attrister ma famille plus qu'elle ne l'est déjà
La clé dans la serrure, un mot collé sur la porte est là :

Dit il bien ce que vois ? J’hallucine, je ne crois pas ce que je lis
(Vu votre métier à risques, on vous prie de partir d'ici
Vous êtes un danger pour les voisins, partez avec enfants et mari)
Indésirable dans mon immeuble, ajoute du poids à la galère que je vis

Mon métier à risques pourrait les contaminer, le confinement est dur
Je ne peux dire le contraire, pour beaucoup de monde l'est bien plus c'est sur
Les gestes barrière sont bien là, la protection est de rester entre nos murs
Pourquoi mettre dans l'embarras ceux qui se battent avec si faible armure

Restez confinés chez vous, il ne vous arrivera rien croyez moi
Faites ce que l'on vous conseille, les barrières sont la seule voie
Pour finir avec ce virus en y mettant son énergie et patience à la fois
Dans le respect des uns et des autres, tous unis dans le même combat

Nandy le 13 avril 2020

L'orphelin

Mots à incruster dans le texte
Enfant, nuage, espérance, rêve, soleil, arbre, oiseau, yeux.

J'ai vu un enfant essuyer une grosse larmes
En regardant un nuage tout gris dans le ciel
Retenant l'espérance en son cœur en son âme
Afin de soigner ses blessures au pluriel

Je me suis approchée tentant doucement
De limoger le chagrin le couper dans son élan
Le silence se diffuse invisible et pesant
J'ai sentit un frisson lourd et envahissant

Si le rêve est pour tous quelques fois bien réel
Il lui paraît impossible à cet instant d'y croire
Le soleil est noir, ses pensées s’entremêlent
Entre la mort et la vie c'est un vrai foutoir

Comme un l'arbre sans racines il se laisse tomber
Ce petit être en larmes dans ce monde est perdu
Sans parents, sans amis, si seul et abandonné
De son statu d'enfant, qu'en est il devenu

Comme un oiseau tombé du nid, égratigné par la vie
Il ira dans une famille, que l'on dit d’accueil
Du haut de ses dix ans son présent est si gris
Aura t il au futur quelques rayons de soleil

Il sèche ses yeux il est temps pour lui
De suivre l'assistante sociale pour un ailleurs
Pensant que l'espoir portera des fruits
Qui guérissent un jour les blessures de son cœur

Nandy le 50/05/2020