Préface
Il fut un temps où l’on brûlait les sorcières. Un temps sombre où ce que
l’on ne comprenait pas était voué irrémédiablement au bûcher. Un temps
d’obscurité où la croyance unique était la seule planche de salut. Ces temps
sont fort heureusement révolus et la peur des étranges pouvoirs des
sorcières nous a définitivement quitté.
Pourquoi d’ailleurs en avoir peur ? Une sorcière n’a de pouvoir que par
la magie de ses mots, les incantations tirées de ses grimoires, elle ne nous
révèle que la vérité sur la Mère. Cette Mère primitive que bien des
religions ont adulée avant de la renier au profit d’un dieu unique et
paternel.
Une sorcière est en prise directe avec la Mère, elle en tire ses formules
magiques, ses philtres qui vont nous changer la vie et la colorer. Elle les
collecte dans un grimoire mystérieux qui renferme tous les secrets de
l’existence.
Sans son chat, une sorcière ne saurait être complète. C’est le compagnon
fidèle, libre et indépendant, comme elle, mais terriblement attaché à sa
maîtresse.
Un balai et un chaudron pour compléter le tableau et voilà l’univers des
sortilèges qui s’offre à vous dans une explosion d’artifice et de magie.
Nandy est une de ces sorcières et c’est son grimoire que je vous invite à
feuilleter au gré de vos envies. En le lisant, vous accèderez aux secrets des
fées, aux philtres d’amour ou d’amitié, aux potions qui font des miracles,
aux esprits des défunts, ainsi qu’aux histoires tristes ou gaies que leur folle
imagination fait naître devant nos yeux émerveillés.
Entrez sans crainte dans la ronde, et même si, par un malencontreux
hasard, vous finissiez en crapaud, patientez un petit millier d’années, un
prince ou une princesse viendra sûrement vous délivrer... Et comme elle
l’écrit si bien :
« Les rêves s’en vont, chassés par la vie,
Mais pour rêver, nous avons la poésie. »
Yves Le Guern