Que murmurez-vous ?

Que murmurez-vous ?

Que murmurez-vous ? Entre vos dents valeureux chevalier
Garçon... fille... mais ké za ko ? Que vous chantez là ?
J’en ai croisé plus que vous ne pouvez l’imaginer
Et ils m’ont tous fait perdre, en l’humanité, ma foi

Coups doubles ? En douce est ma devise, les gamins sont des fripons
Vendus, volés peu m’importe, ils finissent dans mon chaudron
Il n’y a pas de meilleure potion

Je connais l’histoire pour l’avoir vue, de mes yeux, vue
Mais le plus intéressant, c’est ce qu’ils sont devenus
Chacun raconte à sa manière le fin mot de l’histoire
Seule moi la sorcière, connais la vérité, vous pouvez me croire

Le Magicien, mon père, en fit son esclave pour me servir
C’est à moi qu’elle doit le don de savoir écrire
Car pour mes poèmes, ma prose et tout le reste
C’est la vilaine souillarde qui le met sous presse

Mais que dites-vous, pauvre fou, la souillon achetée par mon père
Personne d’autre que moi ne peut la voir, ni défaire son sortilège ?
Gare à celui qui, sur elle, osera poser son regard
Car je connais son sort, c’est écrit en lettres de feu, dans mon grimoire

Prenez garde, je vous en conjure vaillant chevalier
Surtout n’allez pas d’un baiser l’effleurer
Le sort prendrait fin, et à lui je suis liée

N’allez pas trop vite, donnez moi votre assiette, je vous ressers
Sinon tout de suite, nous pouvons passer au dessert
«Mon repas, son invite, ne me dit rien qui vaille
Pour assouvir ses fantasmes, il devra livrer bataille»

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